Patrice LeconteC’est à ce moment, un peu avant midi, qu’on fait toc toc à la porte de la chambre. Il se lève en catastrophe. Ouvre. C’est elle.
– Excusez-moi, je suis en avance, j’ai terminé de bonne heure, et puis j’étais impatiente.
– Moi aussi. Tout va bien. Entrez.
Il s’efface, elle entre, il referme, sans oublier d’accrocher « Do not disturb » sur la porte, ce troublant panneau qui, pour les femmes de ménage passant dans le couloir avec leur chariot, signifie qu’à l’intérieur de la chambre un insomniaque récupère sa nuit, un couple s’envoie en l’air, un écrivain travaille, ou toute autre activité qui exige qu’on ne disturbe pas, mais aucune camériste, même à l’imagination fertile, ne pourra jamais soupçonner que dans quelques minutes, derrière la porte de cette chambre 624, un prestidigitateur en déroute va tenter d’hypnotiser une jeune journaliste locale.