Walter IsaacsonNéanmoins, le courroux de Jobs était compréhensible. Apple avait innové, fait preuve d’imagination, avait conçu un produit élégant, intelligent et révolutionnaire. Et même si Microsoft se contenta de sortir de grossières copies, c’est lui qui gagna la guerre des DOS ! Cet épisode montre une faille dans la machinerie de l’univers : ce n’est pas le meilleur ni le plus innovant qui gagne. Ce qui poussa Jobs, dix ans plus tard, à tenir ces propos méprisants : « Le problème de Microsoft, c’est qu’ils n’ont pas de goût, absolument aucun. Je parle au sens le plus général du terme. Ces gens-là sont incapables d’avoir des idées, ils ne cherchent pas à apporter du savoir ou du bonheur à l’humanité avec leurs produits… Alors, oui, la réussite de Microsoft m’attriste. Leur succès ne me pose pas de problème en soi. Ils l’ont plus ou moins mérité, à force d’opiniâtreté. Ce qui me désespère, c’est qu’ils font des produits de troisième zone. »