Jacques PeterUn homme moderne dispose d’esclaves mécaniques, dont l’énergie est équivalente à des centaines d’esclaves du monde romain.
Depuis 1900, la consommation mondiale d’énergie a été multipliée par vingt.
En consommant, en quelques décennies, des réserves de charbon, de pétrole et de gaz que la nature avait mis des centaines de millions d’années à constituer, le genre humain a rompu l’équilibre de l’atmosphère, qui lui avait procuré dix mille ans d’un climat favorable à son développement.
Une objection courante est faite à ce diagnostic : le carbone du gaz carbonique s’échange en grandes quantités dans les deux sens avec l’océan et la végétation terrestre pour 70 à 120 milliards de tonnes par an, alors que les activités humaines en rejettent 7,5 milliards, auxquelles il faut ajouter 1,5 milliards dues à la déforestation, soit 9 milliards. La nature n’est-elle pas capable de s’adapter en absorbant ces émissions dues aux hommes ? Les scientifiques sont en mesure d’estimer que l’océan, comme la végétation terrestre, ne peuvent absorber par an, chacun, que 2 milliards de plus qu’ils n’en rejettent, soit un solde de 4 milliards, donc un peu moins de la moitié de ce que l’homme produit.
La synthèse chlorophyllienne est plus active l’été dans notre hémisphère, qui comporte bien plus de forêts que l’hémisphère sud, ce qui explique une variation saisonnière de la teneur en CO2.
L’homme est donc responsable d’une lente et régulière montée de la concentration en gaz carbonique.
Son analyse, en particulier par les concentrations isotopiques, montre la présence de rejets provenant des charbons brûlés, dont la fabrication par la nature date de centaines de millions d’années. Or le gaz carbonique, gaz stable, a une très longue durée de séjour dans l’atmosphère. Notre action, ou absence d’action, enclenche des conséquences lourdes et irréversibles pour des siècles et même des millénaires !
La teneur de l’atmosphère en méthane, CH4, dépend surtout d’émission de zones inondées, dont les rizières, des fuites de l’industrie pétrolière, et de l’élevage des ruminants. Une vache opacifie l’atmosphère comme une petite voiture.
Celle de l’oxyde nitreux, N20, a été augmentée par l’usage massif d’engrais azotés par l’agriculture et de fuites industrielles.